Scroll Top

Franco Donatoni

Né à Vérone le 9 juin 1927, Franco Donatoni commence à jouer du violon à l’âge de sept ans et se consacre entièrement à la musique dès la fin de ses études secondaires. Il suit les cours de composition d’Ettore Desderi au Conservatoire Giuseppe Verdi à Milan et ceux de Lino Liviabelle au Conservatoire Giovanni Battista Martini à Bologne Il se perfectionne en suivant les cours de composition d’Ildebrando Pizzetti à l’Académie Sainte-Cécile à Rome et participe aux cours d’été de Darmstadt en 1954, 1956, 1958 et 1961.

Les premières expériences compositionnelles de Franco Donatoni sont fortement inspirées des œuvres de Bartók, Hindemith et Stravinsky. Suite à sa rencontre avec Bruno Maderna en 1953, il se rend à Darmstadt où il se convertit au sérialisme et où il rencontre Karlheinz Stockhausen et John Cage. Musica (1955), Composizione (1955), Tre improvvisazioni (1956) et Quartetto (1958) sont marquées par les influences de Webern, Boulez et Stockhausen.

Au cours des années 1960-1961, Franco Donatoni concentre ses recherches sur le matériau et compose des pièces de musique de chambre comme For Grilly (1960) et des symphonies comme Sezioni (1961) et Puppenspiel I (1961). Les années suivantes, influencées par John Cage et Franz Kafka, sont caractérisées par une tendance au négativisme et à l’autodestruction. Réfractaire à l’égotisme, le style de Donatoni se définit par une attitude de retrait personnel devant la logique interne de l’écriture. Ainsi, dans Quartetto IV – Zrcadlo (1963), Asar (1964) et Black and White (1964), l’expérience de décomposition aboutit à une désacralisation totale de la créativité. Cette réflexion sur les virtualités latentes de la substance musicale, et sur ses capacités à subir certaines modifications, prend corps avec Babai pour clavecin (1964) et Divertimento II pour cordes (1965) et aboutit à la définition de principes « modificateurs » – Souvenir, 1967 – soit accidentelle – Orts, 1969 –, soit obtenue par la technique sérielle – Etwas ruhiger im Ausdruck, 1967. Gli estratti (1969-1975), Solo pour dix cordes (1975) et Duo pour Bruno pour orchestre (1974-1975) sont exemplaires de ces divers procédés de manipulation du matériau.

Après une période de silence et de dépression, il développe dès 1973 un style ludique et imaginatif et se réconcilie avec l’expressivité, le lyrisme et les caprices de l’invention. Cette nouvelle sérénité s’incarne dans l’œuvre Spiri (1978).

Les dernières compositions de Franco Donatoni dénotent à la fois un retour progressif à la musique vocale – L’ultima sera, 1980 ; De près, 1981 ; In cauda ; Atem (1985) – et une nouvelle tendance gestuelle, que l’on trouve surtout dans les œuvres de musique de chambre – Spiri (1980), The Heart’s Eye (1981), Arpège (1986), ainsi qu’une influence du jazz – Hot, Blow (1989).

Franco Donatoni enseigne l’harmonie et le contrepoint à Bologne et à Milan et participe aux cours d’été de Darmstadt. Professeur de composition aux conservatoires de Turin et de Milan, ainsi qu’à l’Académie Chigiana à Sienne puis à l’Académie Sainte-Cécile à Rome, il exerce une grande influence sur la jeune génération des compositeurs italiens.

Il donne également des séminaires en Suisse, en France, en Espagne, en Hollande, en Israël, en Australie (Institut Culturel Italien de Melbourne) et en Californie (Université de Berkeley).

Franco Donatoni meurt le 17 août 2000 à Milan.