Dans les dernières années de sa vie Duke Ellington composa un certain nombre de suite de Musique de films, d’oratorios, et même un ballet, The River. Ce dernier a été commandé par l’American Ballet en 1970. Le chorégraphe Alvin Ailey qui était chargé de la chorégraphie décrivait le projet ainsi : « Une musique entièrement aquatique (« Water Music ») dont l’objet est le cours d’un ruisseau. On y trouve une chute, un tourbillon, des rapide… je suis tombé amoureux de l’idée. » (cité par John Henken dans The River Suite)
La perspective de ces « jeux d’eau » a amené le compositeur à se nourrir de ce que d’autres ont réalisé sur ce thème (Händel, Debussy, Britten…). Mais sa vision était une métaphore spirituelle : « …lorsqu’elle atteint la mer, la rivière n’est plus une rivière elle a dépassé son point de « débarquement » et nous réalisons ici la validité du fondement de la religion qui est l’Anticipation Céleste de la Renaissance (« rebirth »). » (ibidem)

Duke Ellington travaillait au piano, enregistrait plusieurs versions et envoyait chacune au chorégraphe. « la musique était tout simplement magnifique mais elle me rendait fou. » (ibidem) s’est un jour exprimé ce dernier qui dut apprendre à travailler avec le géant du jazz.

La première eut lieu au Lincoln Center’s Theater de New York. L’œuvre fut présentée comme « Seven Dances from a Work in Progress Entitled The River. » Ellington composa 12 mouvements, mais sept seulement furent chorégraphiées par Ailey. L’orchestration était signée par le compositeur canadien Ron Collier.

Le Lemanic Modern Ensemble, lui, propose une nouvelle version arrangée pour ensemble par Dylan Corley.
Invité pour cette occasion, le pianiste et compositeur Roberto Negro élaborera une extension de l’œuvre d’Ellington : entre chaque partie de la suite une musique en miroir, sera improvisée par lui-même ou composée pour une partie de l’ensemble.

C’est par ces nouveaux jeux de miroir que le LME clôturera sa saison.