La Tribune de Genève
Rocco Zacheo
Contemporain | Invité par l’Ircam, le Lemanic Modern Ensemble se produit au Centre Pompidou de Paris. Une consécration.
À quoi reconnaît-on l’excellence artistique d’un projet musical? Par le taux de satisfaction du public qui le suit? Sans doute. Mais aussi par ce que disent et pensent de vous les pairs et, plus largement, le cercle des professionnels. Pour le Lemanic Modern Ensemble (LME), entité qui consacre l’essentiel de ses affiches aux répertoires du XXe et XXIe siècles, l’heure d’une reconnaissance importante se profile déjà dans son parcours relativement jeune. Alors que ses activités musicales se déploient depuis une décennie à peine et que son véritable développement à Genève se profile clairement depuis un peu plus d’une année, la formation a été invitée par le prestigieux Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) pour un concert parisien qui aura lieu dans le tout aussi renommé Centre Pompidou. Fondée en 1970 par cette figure plus que tutélaire de la création musicale qu’était Pierre Boulez, l’institution hôte salue ainsi les qualités de l’ensemble instrumental romand, avec une invitation qui a le goût agréable de l’adoubement.
«Tout a pris forme la saison passée, lors d’un concert donné dans le cadre du festival Archipel, se souvient le chef d’orchestre et directeur artistique du LME, William Blank. Nous fêtions alors le dixième anniversaire de notre constitution et le directeur de l’Ircam, Frank Madlener, est venu nous voir et il est reparti enthousiaste, avec l’envie de nous mettre à l’affiche d’un concert.» Le projet voit enfin le jour ce samedi 13 janvier, avec un programme riche. Il y aura notamment la création mondiale de Capriccio ostico, pièce de Stefano Gervasoni. Mais aussi les œuvres de deux compositeurs suisses: Beat Furrer (Kaleidoscopic Memories) et Hanspeter Kyburz (L’Autre). «Cet événement nous place face à une belle responsabilité, note William Blank: celle d’exporter la musique de deux figures helvétiques. Il y a enfin le prestige de ce concert, qui nous pousse vers l’exigence d’une qualité renouvelée. Le rendez-vous parisien nous oblige à faire encore mieux.»
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