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Transitoires

Un positionnement de l’extrême anime les langages de Yann Robin et de Frank Bedrossian. Compositeurs nés dans les années soixante-dix, ils explorent les voies ouvertes par les expériences ultimes du free-jazz et celles de la saturation des guitares électriques du hard rock mais croisées ici avec une prise en compte des travaux de Iannis Xenakis (clusters) de Helmut Lachenmann (son-bruit) ou encore de Gérard Grisey (pour la relation spectrale au son) dans une sorte d’hommage à Edgard Varèse et à ses fameuses «ionisations» sonores. L’énergie féroce qui se dégage de ces œuvres, notamment dans le rapport tension-libération qu’elles abritent, sera mise en perspective avec celle du percussionniste Philippe Spiesser dans le concerto de Philippe Leroux, compositeur qui, en associant les notions de geste et de mouvement (ou encore d’action sonore), tente de «mettre l’accent sur la potentialité et le mouvement interne des figures plutôt que sur leur facture». Cette idée rejoint alors celle de Grisey, lui qui définissait le son non pas comme un objet figé ou immobile, mais avant tout comme un phénomène transitoire.

Co-production Valéik