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Les sonorités du fado s’invitent à Genève

Scènes Magazine

Sébastien Cayet

Pour son concert du 26 avril prochain, le Lemanic Modern Ensemble s’attaque à une œuvre un peu particulière, aux accents portugais.
Composée en 2015 par Stefano Gervasoni, l’œuvre intitulée Fado errático est une évolution de Com que voz composée 8 ans plus tôt.

Inspiration de l’œuvre

Errático signifie à la fois « vagabond », « errant » et « irrégulier ». Quoiqu’il en soit, Fado errático nous promet un mélange entre musique populaire inspirée du répertoire d’Amália Rodrigues, surnommée « Reine du fado » et musique savante. A travers une telle alliance, Stefano Gervasoni a souhaité traduire une tendance actuelle de l’écoute musicale « hybride » qui mélange les styles. Le fado, musique traditionnelle portugaise emprunte de mélancolie et de nostalgie, sort de son cadre habituel et se conjugue à la musique contemporaine faisant appel à la musique électronique traitée en direct (live electronics). Dans une interview disponible sur sa chaîne YouTube, le compositeur déclare avoir voulu apporter une dimension nouvelle au fado, grâce à une approche musicale qui lui est propre, tout en respectant le genre musical : « On peut écouter le fado de plusieurs manières, notamment de façon assez superficielle. Malgré cela, derrière, il y a de la musique à écouter ».

C’est en cela qu’il considère que « la musique […] doit d’abord creuser le terrain, un espace d’écoute à l’intérieur d’un paysage sonore qui est très complexe et qui l’empêche presque de se faire écouter ».

Cristina Branco

C’est à l’âge de 18 ans que Cristina Branco, chanteuse portugaise, commence à s’intéresser au fado, grâce à un CD d’Amália Rodrigues qui lui fut offert par son grand-père.

Habituée à des musiques plus traditionnelles, Cristina Branco n’est pourtant pas étrangère aux compositions de Stefano Gervasoni, puisqu’elle a participé, au cours des dernières années, aux créations et à diverses représentations de Com que voz et de Fado errático. Pour elle, le mariage du fado et de la musique contemporaine n’est pas déroutante, mais demande une autre approche : « Il faut se concentrer d’une manière différente. Quand je suis sur scène avec mes musiciens, normalement, je peux faire ce que je veux ; je suis très libre. Ici, il faut vraiment regarder et écouter tout le monde. C’est du travail d’équipe ».