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Le Lemanic Modern Ensemble renforce ses tissages musicaux

Tribune de Genève

Rocco Zacheo

Transfrontalière, gourmande en musique moderne et contemporaine, la formation annonce une saison 2018-19 ambitieuse.

C’est une histoire encore jeune – dix saisons en tout placées dans les rayons des archives – où l’on compte des soubresauts, des virages plus ou moins serrés et des nouveautés de taille qui ont permis à la formation d’affermir sous nos latitudes sa présence et son profil artistique. Une décennie après sa création, le Lemanic Modern Ensemble (LME) peut s’enorgueillir d’avoir gagné au moins un pari: celui de s’être découpé une place de choix dans un territoire, le genevois, qui, en matière de musique contemporaine, est déjà investi par de nombreuses formations. Alors que les tenanciers de l’orchestre ont dévoilé les traits de la saison à venir, le LME a donc étendu son emprise sur Annemasse et Genève, les deux épicentres de son action. Et sous l’impulsion de ses fondateurs – le percussionniste Jean-Marie Paraire et le tromboniste Jean-Marc Daviet – il a exploré à la fois le répertoire du XXe siècle et celui des nouvelles créations. Voilà qui place la saison 2018-2019 sous une bannière aussi claire que programmatique. Le mot choisi pour résumer la démarche? Tissages. «C’est un terme qui exprime l’intention de l’horizontalité, note Mathieu Poncet, membre de la direction du LME. C’est une sorte d’utopie qui s’applique au sein des musiciens notamment, avec la présence de deux chefs d’orchestre: William Blank et Pierre Bleuse.»

Que disent donc les trames des tissages conçus par l’orchestre? Que parmi les moments topiques de la saison, il y aura le concert du 8 octobre au Victoria Hall. Une soirée pour fêter le 60e anniversaire de Michael Jarrell, grande figure de la création contemporaine. Le Lemanic lui consacre un portrait en pointillé, à travers cinq pièces choisies, dont «…Le ciel, tout à l’heure encore si limpide, soudain se trouble terriblement…», pièce jouée aux côtés de l’Orchestre de la Suisse romande.

Sept autres productions suivront, tournées vers la France (une soirée «Transitoires» avec des pièces de Varèse et Yann Robin notamment), vers l’Italie (Luigi Dallapiccola, Luca Francesconi…) ou consacrées à quelques figures féminines incontournables. Dans la maille riche que façonne le LME, le mélomane y trouvera cinq créations mondiales et une exploration qu’il faut cueillir sans réserve. (TDG)