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Un pont musical entre France et Suisse

Sandra Molloy

Depuis 10 ans, le Lemanic Modern Ensemble promeut la musique classique dans le bassin genevois.

RENCONTRE AVEC UN DES FONDATEURS JEAN-MARC DAVIET.

« Nous revendiquons autant notre appartenance française que suisse », lance Jean-Marc Daviet, qui fonde en 2006, avec Jean-Marie Paraire, l’ensemble musical Namascae, depuis rebaptisa Lemanic Modern Ensemble. Raisonnant en termes de territoire – bassin lémanique – Jean-Marc Daviet souhaite ainsi faire résonner « la musique classique de notre temps, loin d’une vision élitiste », de part et d’autre de la frontière. Lui-même a fait une partie de ses études en France – Annecy, Lyon, Paris – et en Suisse à Genève, et enseigne dans les deux pays. Depuis sa création, l’ensemble travaille avec le compositeur et chef d’orchestre William Blank : « Nos avions besoin de son expertise », décrit Jean-Marc Daviet qui souligne le potentiel de musiciens et de spectateurs sur le bassin lémanique. Une série de concerts entre musique contemporaine et classique, qui débute le 7 novembre prochain, est d’ores et déjà programmée.

2018, l’année industrielle

Au-delà de la musique, le Lemanic Modern Ensemble souhaite être la première association transfrontalière à promouvoir des projets transversaux, associant un territoire et son histoire à la découverte de la musique. En convention avec le Festival Archipel de Genève, l’ensemble est en résidence jusqu’en 2019 ; un appui qui lui permet d’envisager des actions inédites. « Pour 2018, nous projetons de travailler sur l’aspect industriel avec le compositeur David Hudry », décrit Jean-Marc Daviet. Baptisé Machina Humana, ce projet musical vise à mixer des sons des usines avec des instruments classiques et organiser des concerts au sein des entreprises. Une façon de valoriser artistiquement l’industrie dont le tissu entre Haute-Savoie et Suisse est très dense : « Nous voulons inviter les décolleteurs à percevoir leur usine différemment », résume Jean-Marc Daviet. Deux univers finalement pas si différents, tous deux en quête de perfectionnisme et d’harmonie rythmique ; la vision d’un monde industriel surréaliste à l’image du Metropolis de Fritz Lang, un film mis en musique par un autre compositeur, Marin Matalon en 1995, que l’ensemble souhaite également jouer prochainement sur scène.

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