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LME : Saison 2018-2019

Scènes Magazine

Sébastien Cayet

Tissages. La thématique choisie par le Lemanic Modern Ensemble pour sa saison 2018-2019 la représente parfaitement. Entre tissages géographiques, individuels et institutionnels, l’ensemble affirme une fois de plus sa présence sur la scène contemporaine.

Cette année, pas de concert à l’étranger — à l’exception d’Annemasse, comme à son habitude —, mais une présence renforcée sur le territoire romand : Sion, Gland, Lausanne, Genève, où le LME se produira même au Victoria Hall à deux reprises!

Créations

Fidèle à sa volonté de promouvoir la musique contemporaine, le LME a, cette année encore, quelques créations à son programme. Création suisse de (D)tourner, pour percussion et ensemble de Philippe Leroux, création européenne pour Übergang II de Yann Robin — cocommande du LME et du Los Angeles Philharmonic —, et créations mondiales de Derniers soleils de la compositrice Aki Nakamura, ainsi que de deux œuvres de Xavier Dayer commandées par le LME : D’après Go Crystal Clear, et « ecce filius tuus ».

Rendez-vous à ne pas manquer

La saison comporte quelques moments phares qu’il ne faut pas rater. Les musiciens de l’ensemble ont ouvert la saison avec l’Histoire du soldat de Stravinski, dans une adaptation de Roger Germser pour récitant et petit ensemble. Ce n’est pas un hasard si le Lemanic Modern Ensemble a programmé cette œuvre le 28 septembre 2018. Il s’agit du centenaire, jour pour jour, de la création de l’œuvre le 28 septembre 1918. Mais l’importance du projet est double. Ouvrir la saison avec l’Histoire du soldat porte une signification symbolique forte, puisqu’il s’agit aussi du tout premier projet monté par le LME — qui portait alors le nom de Namascae — à sa création en 2007. Le succès était déjà au rendez-vous il y a 11 ans.

Michael Jarrell, régulièrement joué et invité par l’ensemble, fêtera son soixantième anniversaire le 8 octobre prochain. Pour l’occasion, les musiciens lui consacreront un concert exceptionnel avec cinq de ses œuvres emblématiques. Pour souligner le caractère exceptionnel de la soirée, le Lemanic Modern Ensemble n’a pas fait les choses à moitié. En plus d’investir la grande salle de concert qu’est le Victoria Hall, l’ensemble a fait appel à des invités de marque bien connus du compositeur suisse. Solistes de la soirée, le flûtiste Emmanuel Pahud et le violoniste Svetlin Roussev seront accompagnés non seulement des musiciens du LME, mais aussi de l’Orchestre de la Suisse Romande, qu’ils ont souhaité inviter pour cette grande célébration.
Autre point important de la saison, l’ensemble contemporain figure dans la programmation des concerts du dimanche de la Ville de Genève le 7 avril 2019. Pour son deuxième concert dans le Victoria Hall, le Lemanic Modern Ensemble sera rejoint par le violoniste Tedi Papavrami pour le Concerto pour violon et orchestre de Ligeti. La soprano Clara Meloni chantera ensuite dans la Symphonie N°4 de Gustave Mahler, dans l’arrangement de Nicolas Bolens pour ensemble, donné en création mondiale.

La Lemanic Modern Academy

Dans sa mission de transmission aux nouvelles générations, le LME organise cette année la 11e Lemanic Modern Academy. Encadrés par les solistes du Lemanic Modern Ensemble, les étudiants de l’Ensemble contemporain de l’HEMU donneront deux concerts au sein de l’ensemble genevois, dont un en mars à Lausanne et un en avril à Genève dans le cadre du Festival Archipel. L’occasion pour les futurs professionnels d’interpréter des compositeurs importants des XXe et XXIe siècles, dont des créations mondiales, sous la direction de Marc Kissoczy, avec des ensembles comme le Lemanic Modern Ensemble et l’Ensemble Polhymnia, bénéficiant tous deux d’une reconnaissance certaine dans le monde musical.

Promesse d’une excellente saison, les tissages du Lemanic Modern Ensemble mélangent des genres, créent des liens avec d’autres ensembles ou renforcent les collaborations avec les compositeurs et les institutions. Quoiqu’il en soit, la programmation exceptionnelle ne peut laisser indifférent !