Le fado, chant mélancolique où se conjuguent la voix et les instruments traditionnels portugais est toujours présent dans l’inconscient des musiciens européens.

En s’appuyant sur le répertoire d’Amalia Rodrigues, qui fut la « Rainha do Fado » (Reine du fado) entre les années 1950 et 1970, Stefano Gervasoni a transcrit plusieurs chants qu’il a ensuite orchestrés avec une imagination prodigieuse : l’écriture et la sensibilité du compositeur transforment le matériau originel tout en lui conservant son authenticité. Il en résulte un dialogue subtil entre la pensée savante et une forme populaire, l’expressivité souvent douloureuse des chants étant en quelque sorte creusée par l’intervention du compositeur, qui ajoute par ailleurs des transitions dans son style propre.

Cristina Branco est aujourd’hui l’une des représentantes les plus fameuses du fado. Cette œuvre majeure du répertoire de notre temps se veut être un lieu de transversalité, véritable tuilage entre deux mondes distincts.